Le Séraphin qui code le droit
Entrepreneur dans la Legal Tech, Chercheur en droit du numérique, Co-fondateur de Séraphin Legal et du Legal Data Space
L’entrée en matière
Quelle est ton année préférée ?
1998. J’ai 20 ans, je suis Ă©tudiant en droit. La France est championne du monde, et mon club, le Racing Club de Lens, est champion de France. Je passe l’étĂ© Ă voyager en Europe avec Interrail. Mon summer 68 Ă moi, un Ă©té formidable. Et 2026 devrait lui passer devant…Â
Ton style au boulot ?
Mon style au boulot, je dirais… dĂ©contractĂ© et en mĂŞme temps exigeant.
Si tu étais un film ?
Je serais la Règle du Jeu de Renoir. Avec un personnage d’ailleurs de Saint-Aubin, mais je ne choisirais pas ce personnage-lĂ .Â
Tu serais quel personnage? Ah bah moi je serai Octave, jouĂ© par Jean Renoir lui-mĂŞme, c’est un humaniste lucide plutĂ´t nonchalant, gĂ©nĂ©reux, un peu rĂŞveur, qui aspire Ă une forme d’authenticitĂ©.Â
L’idée préconçue sur ton métier que tu aimerais déconstruire ?
Quand des juristes me prennent pour un informaticien: je reste un juriste mais un juriste numĂ©rique, un profil hybride!Â
Les petits bonheurs
Qu’est-ce qui te fait sourire au boulot ?
Ah les petits bonheurs, c’est le sourire et la prise de confiance d’un jeune que tu as formĂ©, de suivre son parcours , je trouve ça formidable.
Qu’aimes-tu faire après une grosse journée ?
Eh bien, moi ce que j’aime bien, c’est aller collecter les mĂ©gots avec ma petite pince dans la rue. Aller faire mon petit tour et un geste simple, qui nettoie le monde autour de moi. Et ça me dĂ©tend Ă©normĂ©ment . J’ai mĂŞme montĂ© une asso autour de ça: la Brigade Verte Paris.Â

La cause que tu soutiendrais si tu gagnes au loto ?
La cyberviolence, m’engager contre le harcèlement numĂ©rique dans les collèges en particulier: je n’ai jamais eu de financement sur mes initiatives sur ces sujets RSE, j’adorerais autofinancer un grand programme national lĂ -dessus. Quand j’étais plus jeune, j’avais montĂ© le dispositif Alerte Enlèvement: en croisant droit et tech, on peut sauver des vies.Â
Le compliment qui t’a le plus marqué ?
Qu’on me dise que je suis créatif. Ça m’a fait du bien. J’aurais voulu être un artiste…
Les convictions
Qu’as-tu apporté au monde juridique ?
J’espère une réflexion sur le nouveau droit, le nouveau juriste. Penser le coup d’après. Traduire le droit dans le code.
Ton rôle modèle ?
ĂŠtre un dĂ©fenseur des Digital Human Rights. Comme le dit ma fille “ Papa icherche Ă crĂ©er des droits humains numĂ©riques opposables aux machines”. Le combat ne fait que commencer.Â
Ta plus grosse erreur ?
ĂŠtre restĂ© trop longtemps au service de l’État, 13 ans, j’ai beaucoup attendu avant de me lancer dans l’entreprenariat…Â
Qu’en retires-tu ?
Une connaissance du pouvoir, des institutions. Et une luciditĂ© sur ce qui est possible de faire ou pas. Un zest de diplomatie aussi.Â
Tes valeurs non négociables ?
L’authenticité, l’audace et le travail. Faire avant de dire.
Les habitudes positives… ou pas
La première chose que tu fais le matin ?
Un grand verre d’eau. Lever les yeux vers le ciel plutôt que vers les écrans. Puis préparer ma fille pour l’école.
Ton plaisir caché ?
Partir seul à vélo Traverser la Côte Picarde , le canal du Midi ou la Bourgogne. Rouler, penser, se remettre en cause, trouver des solutions. C’est là que je dessine mes stratégies.
Comment tu gères la pression ?
Je l’adore, j’en redemande. C’est mon adrénaline. Et je l’évacue par le sport, le running, le vélo
Un mantra ?
Non, pas spĂ©cialement, mais mon obsession : Code is law? No, Law is code!Â
J’ai une vision peut-ĂŞtre un peu romantique du droit , et je suis terrorisĂ© Ă l’idĂ©e que les règles soient abandonnĂ©es aux machines et aux agents, donc c’est vraiment ce qui me guide tout le temps. Nous sommes la gĂ©nĂ©ration qui doit rĂ©inventer globalement le droit.Â
Cadre à faire → Law is code, code is law. Ne pas abandonner les règles aux machines.
Le fun fact
Ton talent caché ?
Écrire des scĂ©narios. J’ai fait une Ă©cole de cinĂ©ma. Aujourd’hui, avec l’IA, je rĂŞve de produire des immersions en VR autour des grands personnages de l’histoire. J’investis d’ailleurs sur une startup lĂ -dessus.Â
Ton vœu au génie d’Aladin ?
L’idĂ©e serait d’avoir ma propre compagnie de dirigeables… Le matin, dĂ©coller doucement, glisser au-dessus des paysages, venir chercher mon client, passer quelques heures, suspendu dans le ciel, et le redĂ©poser le soir.Â
Mais surtout, j’aimerais offrir aux amoureux la possibilitĂ© de s’évader deux jours en week-end, flottant Ă quelques dizaines de mètres au-dessus de Clermont, Lyon, Avignon ou Toulouse… Un voyage tout en lenteur et en poĂ©sie.Â
Il y aurait un soupçon de gastronomie, une chambre confortable dans les nuages, un intĂ©rieur de style 2d empire et moi, Ă la tĂŞte de cette aventure, veillant Ă chaque instant.Â
La compagnie s’appellerait peut-être Séraphins-Zeppelin, un nom qui ferait rêver avant même de lever les yeux vers le ciel.
Si tu croisais ton toi plus jeune ?
Je lui dirais : calme-toi. Tu ne mourras pas Ă 27 ans. #forever27clubÂ
La contribution à la communauté juridique
Un conseil pour un directeur juridique qui prend son poste ?
Sois en conquĂŞte. Prends des dossiers. Positionne-toi sur la gouvernance de l’IA et la RSE. C’est Ă toi et toi seul de contrĂ´ler le partage des donnĂ©es de l’entreprise Ă l’IA. Et viens voir ce que propose le Legal Data Space ( rires..)Â
Veux-tu ĂŞtre mentor pour les jeunes juristes et avocats du Legal angels Club ?
Oui. J’adore enseigner dans les facs et écoles de droit. Mais j’aimerais aussi accompagner un jeune juriste en prise de poste, sur la durée.
Un aspect du droit sous-estimé ?
Sa capacitĂ© rĂ©paratrice. La mĂ©diation, l’arbitrage. Trop mĂ©connus, trop sous-investis. J’ai d’ailleurs repris un institut qui cherche Ă dĂ©mocratiser ces sujets ( IDAM.legal)Â
Ta vision du futur idéal ?
Un juriste augmenté, chef d’orchestre de l’éthique. Celui qui écrit les règles d’un nouveau contrat social de la donnée. Celui qui protège l’humain face aux machines.
Le #gratitude
Ton meilleur souvenir de team building ?
Un séminaire en Bourgogne en 2017. On pédalait dans les vignes, on se briefait en roulant sur ce qu’on voulait faire de Seraphin.legal . On était au début d’une aventure. C’était fondateur, beau, en mouvement.
Trois personnes qui t’époustouflent en ce moment ?
- Olivier Sichel, pour son combat sur la souveraineté numérique.
- Simon Bernard, qui a compris très tôt la nécessité de repenser le droit à l’ère de l’IA.
https://www.village-justice.com/articles/law-manifeste-pour-norme-soutien-innovation,53435.html
- Léa Fleury, fondatrice d’Ordalie, pour son audace et son authenticité.
👉 Merci Thomas. Pour ton regard lucide et poétique. Pour ce futur que tu dessines, entre rigueur juridique, codes et dirigeables suspendus dans le ciel. Les interviews FAN 2 continuent avec tes recommandations pour la suite de la chaîne d’inspiration juridique. L’interview de Léa est déjà bookée.
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Le secteur juridique a besoin de cette exigence et de cette sincérité. Quelle sera votre prochaine étape pour faire de votre équipe le chef d’orchestre de demain ?

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