💼 Avocate engagée, pédagogue passionnée, médiatrice en devenir… toujours en mouvement.
L’entrée en matière
Ton job ?
Avocate en droit des affaires et baux commerciaux depuis 10 ans, j’enseigne également le droit des affaires, le droit des sociétés et le droit des procédures collectives.
Récemment, j’ai entamé une formation pour devenir médiatrice, et j’ai développé en parallèle une nouvelle approche de la négociation inspirée de la méthode Harvard appliquée aux avocats (merci Me Juliette Piriou !). J’ai ainsi découvert la négociation raisonnée, qui remet l’humain au centre. Et spoiler : ça change vraiment la vie, tant pro et perso !
Ton style au travail ?
Libre. J’ai choisi de travailler seule, sans déléguer. Cette autonomie me permet de m’organiser selon mes besoins et mes valeurs, tout en conservant des liens avec mes clients et mes confrères. J’aime ce cadre sur mesure, sans renoncer au lien humain.
Ton parcours en un hashtag ?
#sérieuse. Je suis constante, “bosseuse”, avec le souci du travail bien fait, sans obsession de la réussite.
Une idée reçue à déconstruire sur ton métier ?
Non, on n’apprend pas le code civil par cœur.
Ce qu’on apprend, c’est à lire entre les lignes, à raisonner, à utiliser le droit pour servir les clients. Et parfois, un bon adage latin fait toute la différence !
Les petits bonheurs
Ton meilleur moment au boulot ?
Les relations avec les secrétaires et assistantes. J’ai beaucoup appris d’elles, et certaines sont devenues des amies. Simples, sincères, humaines. Des instants hors-dossier qui comptent (et elles savent toujours où est cachée la bonne info…).
#Gratitude ?
Pour ma mère. Elle m’a toujours vue avocate, bien avant que je m’en sente capable. Elle m’a soutenue en toute discrétion, sans pression. Même quand je me suis lancée à mon compte, elle était là. Sans comprendre ce que je faisais, mais toujours avec confiance (et quelques bons plats). Quand tout vacillait, elle tenait l’équilibre, juste par sa présence.
Après une bonne journée de travail ?
Cuisiner (salé, sucré, tout y passe !) et un bon sommeil. La cuisine m’apaise et me permet de déconnecter. La tech y a sa place aussi. Mon robot est mon allié.
Une joie improbable dernièrement ?
Le concert de Beyoncé. On a joué le jeu, les chapeaux et tout. Une soirée de puissance féminine et de constance professionnelle. Ça m’a touchée plus que je ne l’aurais cru. “Beypression” activée. Et j’ai attrapé froid. Mais quel moment de performance !
Les convictions
Ce que tu dirais aux personnes croisées dans ta carrière ?
Merci ! Y compris à ceux qui ne m’ont pas soutenue. Leur silence m’a poussée à me dépasser. Ce n’est pas amer, juste un fait. Parfois, c’est dans les zones de doute qu’on se construit le plus solidement.
Une règle à changer chez les avocats ?
Les congés maternités/paternités doivent être renforcés. Et séparer physiquement les femmes (et leur partenaire le cas échéant) qui vivent des interruptions de grossesse de celles qui accouchent : un minimum de considération humaine.
La cause qui t’anime aujourd’hui ?
Le projet que je souhaite lancer serait de créer un espace de solidarité entre avocats et entrepreneurs, femmes et hommes, autour de la santé, des parcours de vie, de la gestion de nos carrières, de nos droits sociaux. Ce projet s’appellera La Consoeurie, en clin d’œil à la féminisation des mots et de ma profession.
Objectif : créer un réseau, une safe place, un relais pour ne plus affronter seuls des moments de vie parfois rudes. C’est aussi ma manière de transformer une épreuve en ressource.
Valeurs non négociables ?
L’absence de conflit d’intérêt.
Et le respect, dans les deux sens. Toujours.
Le #RealTalk
Meilleur conseil reçu ?
« Tu vérifies toujours ce que tu paies. » C’est un conseil de Madame Maryse Friedmann, Directrice Juridique d’ArcelorMittal, que je n’ai jamais oublié.
Et de ma consoeur Me Catherine Lugnier de Fidal, qui m’a un jour glissé cette suite qui m’a marquée : « Tu vérifies encore plus quand ça vient d’un professionnel du droit. »
Depuis, c’est devenu un réflexe. Je vérifie tout, absolument tout. Même les constats d’huissier. Même les contrats Word avec sept versions masquées dans les commentaires. Parce que la rigueur commence par soi.
3 personnes à interviewer ?
- Juliette Piriou, formatrice en négociation raisonnée, le vrai coup de cœur de l’année !
- Mon mari, l’homme de l’ombre, fin connaisseur des enjeux féminins, bien que dans la finance (personne n’est parfait, mais je l’aime quand même 😉 ).
- Et Beyoncé. Parce qu’elle incarne la constance, la créativité et la puissance tranquille. Bon, on n’a pas encore son mail pour la contacter, mais on garde espoir ;).
Ton super-pouvoir ?
L’instinct. Je l’avais un peu mis en veille, mais je le retrouve. Et il ne se trompe pas.
Les habitudes positives… ou pas
Un plaisir caché ?
Passer du temps avec des enfants. Ils m’ancrent, m’émeuvent et me font relativiser.
Une lecture qui t’a marquée ?
Bobigny 1972, une BD sur le droit à l’avortement et le procès mené par ma consoeur Me Gisèle Halimi. Lecture forte, accessible, engagée.
Et en plus, illustrée : combo gagnant. C’est aussi un rappel que nos droits et libertés, on doit les défendre.
Comment tu gères la négativité ?
Je laisse venir. J’accueille l’émotion sans la fuir, même quand elle est inconfortable. Et puis je prends du recul. Avec le temps, j’ai compris qu’un jour sans problème, c’est déjà une belle victoire.
Et parfois, il suffit juste de pleurer un bon coup, de respirer, et de laisser la pression redescendre. Ce n’est pas de la faiblesse, c’est de l’équilibre.
Ton mantra ?
« Ce qu’on craint le plus se passe souvent le mieux » (merci à la grand-mère d’une ancienne assistante Benoîte).
Et encore un autre conseil de Madame Maryse Friedmann, « On est tous remplaçables. » Humble, mais libérateur.
Le fun fact
Signe astro ?
Poisson ascendant Cancer. Comme Einstein, mais sans le cerveau d’un physicien ! Un peu rêveuse, souvent dans ma bulle, mais jamais déconnectée.
Uniforme de travail ?
La robe, bien sûr, pour l’audience. C’est le cadre, c’est le code.
Mais dès que je travaille seule, je m’accorde plus de liberté. J’aime que mes tenues restent vivantes, même quand personne ne me voit. La couleur, les matières, les détails… ça fait partie de mon équilibre. Et non, le noir n’est pas une obligation permanente. Il y a aussi de la place pour la douceur, la fluidité, un peu de légèreté, même au cabinet.
Contribution à la communauté juridique
Ce que dirait la « toi » plus jeune si elle te croisait ?
Elle me dirait : « Continue, avec moi ». Et je crois qu’elle est encore là, quelque part. Sûrement cachée derrière une pile de dossiers.
Soft skills essentiels pour les juristes de demain ?
Le savoir-être, d’abord. Savoir se positionner sans écraser, écouter sans interrompre, respecter sans se perdre.
Ensuite, la concentration. Dans un monde d’interruptions permanentes, être capable de rester pleinement attentif à un dossier ou à une personne devient une vraie compétence.
Et surtout : l’endurance. C’est ce que j’appelle le cardio du quotidien, version juridique. Parce que ce métier, au-delà du droit, demande de l’engagement, de la constance, de la résistance mentale et émotionnelle.
J’ai envie de dire aux nouvelles générations : le diplôme, c’est une porte d’entrée. Mais ce qui vous fera durer, c’est votre capacité à tenir debout quand tout s’agite autour de vous. Et parfois, avec les larmes aussi. Mais c’est OK. On tient, ensemble.
Your Legal Angel donne la parole à celles et ceux qui réinventent la fonction juridique de l’intérieur. À travers ces interviews, nous explorons les nouvelles pratiques en Legal Ops, Legal Design, transformation digitale, pilotage stratégique et innovation juridique. Notre ambition ? Mettre en lumière des parcours inspirants, des outils concrets et une vision incarnée du droit de demain.
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