⚠️ Les premiers symptômes
Vous passez plus de temps à organiser qu’à plaider ?
Vous rêvez d’un tableau de bord clair ?
Vous souffrez peut-être d’un début de Legal Opsite.
Depuis un peu plus de cinq ans, les directions juridiques françaises se rendent de plus en plus compte de ce mal moderne : trop de complexité, pas assez de méthode, et une envie croissante de faire du droit qui fonctionne.
C’est là qu’entre en scène le Legal Ops : bras droit du General Counsel, architecte du changement, et garant de la performance juridique (enfin ça c’est en théorie, dans le meilleur des mondes !).
🎯 Objectif de ce guide : poser un diagnostic clair sur comment on le devient, sans fétichiser les outils ni promettre un diplôme miracle.
1. Diagnostic : qui devient Legal Ops ?
On ne naît pas Legal Ops. On le devient.
Souvent, sans même s’en rendre compte.
Les premiers symptômes apparaissent quand on commence à :
- rationaliser ses fichiers,
- modéliser un process,
- remettre un peu d’ordre dans le chaos des demandes,
- ou tout simplement se demander : “et si on faisait autrement ?”
C’est le signe distinctif : le besoin viscéral de rendre le travail juridique plus fluide, plus lisible, plus utile.
Peu importe le parcours : juriste, chef de projet, consultant, profil data, business partner…
Tous les Legal Ops partagent une même ADN : la curiosité, la méthode et l’envie d’impact.
2. Le protocole de base : les compétences clés
Les compétences qui font un bon Legal Ops tiennent moins du CV que du système nerveux.
Elles s’articulent autour de quatre piliers selon nous: Business, Digital, Soft Skills et (surtout) Curiosité.
Nous avons repris un certain nombre d’éléments de l’EDHEC, que nous référençons plus bas, et qui selon nous a fait un excellent travail de synthèse sur ce sujet (d’autant plus que votre Doc préféré a en pratique constaté le besoin de ces compétences, donc ce n’est pas que de la théorie !).
🧭 Business Skills : comprendre, piloter, créer de la valeur
- Gérer des projets juridiques : cadrage, pilote, déploiement, post-mortem.
- Travailler en mode Business Partner : apporter des solutions, pas des mémos des possibilités (et oui, ça vaut aussi pour les legal ops comme pour les juristes !).
- Analyser les process : où le temps se perd, où la valeur se crée.
- Créer un cadre de performance : réunions efficaces, méthodes claires, bien-être d’équipe.
- Avoir une vision stratégique : aligner le juridique sur le business, pas l’inverse.
💻 Digital Skills : traduire, visualiser, automatiser
Le Legal Ops n’est pas un codeur (enfin il n’a pas nécessairement besoin de l’être) ; c’est un traducteur entre la tech et le juridique.
- S’autoformer en continu : veille active, MOOC, bootcamps.
- Simplifier le droit par le visuel : legal design, schémas, dashboards.
- Pratiquer le langage juridique clair : vulgariser sans trahir.
- Tester et sélectionner les bons outils : CLM, e-signature, ticketing, Power BI.
- Piloter un déploiement tech : cadrer, former, itérer, mesurer.
🤝 Soft Skills : écouter, fédérer, oser
- Créer la confiance et faire émerger les solutions ensemble.
- Écouter et observer avant de simplifier.
- Donner et recevoir du feedback pour boucler l’amélioration continue.
- Gérer le stress et les priorités dans un rôle transverse.
- Oser challenger le statu quo sans casser la dynamique.
🔍 Curiosité structurée : le muscle secret du Legal Ops
Concrètement :
- tester un nouvel outil chaque mois ;
- suivre 2 ou 3 Legal Ops sur LinkedIn ;
- lire un article par semaine sur l’innovation juridique ;
- observer comment les autres fonctions (IT, Finance, RH) travaillent (ah l’immersion, un vaste sujet, mais soyons synthétique : ça fonctionne extrêmement bien !).
Vous vous en doutez, il ne s’agit que d’une proposition, faites selon votre temps, vos missions et surtout vos envies !
3. Comment se former : le modèle 70 / 20 / 10 et les ressources clés
On ne naît pas Legal Ops. On le devient, puis on s’améliore par capillarité. – Dr. Ops
🧮 Le modèle 70 / 20 / 10
| % | Mode d’apprentissage |
|---|---|
| 70 – Expérientiel | Prendre un mini-projet, documenter un workflow, déployer un outil. |
| 20 – Social / Mentorat | Participer à un Cercle Legal Ops, trouver un pair ou mentor, échanger avec la CLOC ou l’AFJE. |
| 10 – Formel | Certificat, MOOC, livre, bootcamp. |
C’est ce mix – action, échange, formation – qui fait grandir le profil. Vous pouvez passer 35h en formation, cela ne remplacera pas ne serait-ce qu’une seule journée d’immersion!
🎓 Les formations et ressources à découvrir (FR)
Formations :
- Lamy Liaisons – Legal Ops et Performance juridique
- Lefebvre Dalloz – Parcours Legal Operations
- ALLL Legal – Formation certifiante EDHEC Alll 1
Lectures & podcasts :
- Podcast : « Change By Le Juriste de Demain) » du Juriste de demain
- Podcast : « Tout Droit Tout Simple) » de Delphine Bordier
- Livre : « Legal Operations: Efficience, process, digitalisation et intelligence artificielle au sein des directions juridiques) » de l’incontournable Émilie Calame
- Livre : « Gérez vos projets (2e édition) – Impulsion, Conception, Mise en œuvre » de Thibault Pairis
- Livre blanc : « Les compétences qu’il vous faut – Legal Operations » EDHEC, PwC, Legal Suite et AFJE
💊 Ordonnance du Dr Ops
Si le traitement devait être rapide et efficace, voici ce que nous recommanderions :
1️⃣ Gestion de projet – pour canaliser le flux.
2️⃣ Gestion du changement – pour embarquer les équipes.
3️⃣ Curiosité structurée (et oui, ça s’apprend !) – pour rester vivant dans le métier.
🧭 Diagnostic du jour
La Legal Opsite progresse discrètement mais sûrement.
Elle touche les profils curieux, structurés et allergiques au flou.
Le traitement : apprentissage continu, partage d’expérience, et bienveillance envers le changement.
Effets secondaires : clarté retrouvée, légitimité renforcée, business apaisé.

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